Etudiants et Révoltés contre l'austérité / Manifestation d'Avril 2015 à Montréal

Ils sont étudiants et il n'en peuvent plus... Ils sont ceux que nous critiquons, ceux que nous admirons, ceux que nous jugeons ou bien ceux que nous stigmatisons. Ils sont celui ou celle que vous étiez avant, il y a bien longtemps, ou encore aujourd'hui. Leurs revendications ne sont pas floues mais bien réelle, dans un contexte ou l'Etat entend ressérer l'étau toujours plus fort. Ils ne veulent pas d'une université à l'américaine, de coupes budgétaires, de professeurs au rabais. Ils crient car ils payent un service qui ne leur est pas fournis, car ils sentent que leurs efforts ne mèneront à rien sinon au chomage. Quel poid de l'université aujourd'hui ? Quel avenir pour ces jeunes plein d'espoir, de rêves et d'envies ?

Je suis rentré dans la foule, j'ai marché, j'ai écouté et je me suis rappelé que nous aussi nous avions crié et que nous crierions encore. La liberté d'expression n'a pas de prix. Le droit de manifester non plus et il ne devrait pas être réprimé. Parfois, le seul recour à l'attention d'un gouvernement ou d'une institution passe par des mesures radicales. Les fautifs ne sont pas toujours ceux que l'on pointe du doigt et les médias nous orientent régulièrement vers de fausses pistes. Pourquoi ?

Ce jour là, j'ai eu honte de mes collègues. Caméra en l'air, tournant autour des manifestants comme un loup tourne autour d'un cheptel de mouton. Ils ne sont pas rentré dans le coeur, ils n'ont pas compris le message. Comment voulez vous rendre compte d'une information, d'une émotion, d'un moment d'histoire si vous ne pénétrer pas sa chair.

Je suis sorti le visage meurtri par tant de violence et de présence policière... tant de violence... pour des manifestants si pacifique. Ils avaient peut être peur que 2012 se réitère... Mais à trop repousser les limites du supportable, la bulle finira bien par exploser...